La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques poursuit ses interventions pour permettre des améliorations du progiciel Op@le, et un meilleur accompagnement de son déploiement. En février, elle a participé au groupe de travail sur les évolutions et au comité de suivi.
Il y a quelques mois, nous étions pessimistes sur le déploiement d’Op@le dans les services administratifs et comptables des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE)… Nous sommes toujours très inquiets car des dysfonctionnements persistent, et les conditions de travail et d’accompagnement des personnels restent complexes. L’arrêt d’Opale le 11 février dernier ne contribue pas à nous rassurer. Malgré toutes nos interventions, c’est un long, long chemin pour Opale.
Le comité de suivi composé des organisations syndicales avec la Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH), la Direction du Numérique Éducatif (DNE) et la Direction des Affaires Financières (DAF) et le groupe sur les évolutions ont permis de faire le point.
Mais les difficultés sont loin d’être réglées : on peut s’en parler…
Le ministère, lors du comité de suivi du 5 février, tient à rassurer. Il rappelle que le calendrier de déploiement est assoupli. Il présente des indicateurs qui lui servent de référence.
- Pour les vagues 1 à 5 : 64 COFI sont non réalisés sur 1493 dont 1 de 2022,
- Vagues 6 à 7 : 44 % n’ont pas un bilan d’entrée en équilibre,
- Vague 8 (actuellement en cours) : 8 % des budgets ne sont pas mis en exécution.
D’autre part, les acteurs du déploiement considèrent que le logiciel est maintenant bien dimensionné techniquement au vu du nombre d’utilisateurs.
Les organisations syndicales (dont la CFDT) font un état détaillé des difficultés rencontrées par les utilisateurs lors du déploiement. Ainsi, la CFDT déclare : « Nous en sommes à la Version 8 et Op@le est toujours un logiciel très compliqué d’utilisation, c’est un logiciel inabouti. «
Ceux qui sont rentrés en janvier 2025 sont toujours sidérés par l’outil : il n’évolue pas assez vite. Les conditions de travail sont dégradées. Les formations ne sont pas suffisantes.
Et de souligner notamment l’ampleur des difficultés rencontrées par les utilisateurs, entraînant un nombre de départs conséquent chez les agents comptables, secrétaires généraux d’EPLE et personnel d’intendance, ainsi que la difficulté à remplacer une personne absente experte sur ce logiciel.
Ce à quoi le ministère indique être très attentif aux problèmes RH et demande régulièrement un point de situation aux rectorats.
Concernant la documentation, un nouveau portail documentaire, RESANA, devrait permettre de regrouper différentes ressources, et notamment de mettre à disposition les ressources « performantes » réalisées par des académies.
Les organisations syndicales ont aussi dénoncé la qualité de certaines formations dans certaines académies. De plus, les frais de déplacement des formations n’ont pas été remboursés partout. Le ministère indique réfléchir à un plan national de formation.
Pour la CFDT, il faut aussi prendre en compte les heures supplémentaires qu’engendre le logiciel. A minima, leur récupération conduisant inévitablement à des congés non pris, elles doivent pouvoir alimenter les CET. D’autre part, le télétravail devrait être facilité pour pouvoir mieux se concentrer sur le travail Op@le.
Et donc, qu’est-ce qui change ?
Parmi ces réponses, le ministère nous assure que les correctifs demandés seront intégrés. L’équipe technique Op@le prendra en compte quelques demandes d’évolutions lors de la mise à jour de mai, car elle est prête à 90 %. Mais, la mise à jour d’octobre permettra d’implémenter plus de demandes d’évolutions et de correctifs sur le système.
La CFDT, par les demandes recueillies auprès de ses adhérent·es, a fait remonter 42 demandes d’évolutions dont certaines ont été retenues :
- pouvoir éditer une liste de créances rapidement,
- simplifier le module prélèvement,
- améliorer la lisibilité des avis de paiement (ASAP),
- création d’un message d’erreur quand une demande de paiement est bloquée et n’est pas payée,
- rendre plus lisible la situation dépenses et recettes avec les régularisations incluses,
- créer un champ n° de chèques et nom de la banque pour l’encaissement des chèques,
- rapprochement automatique sur même compte et même tiers pour les recettes provenant de GFE,
- simplifier le service fait,
- améliorer les extractions en supprimant les colonnes vides.
Le prochain module Régie sera livré sans l’encaissement des chèques, programmé ultérieurement.
Les deux évolutions les plus demandées par les utilisateurs sont la simplification du service fait et le problème des extractions qu’il faut retravailler manuellement, hors Op@le (donc double peine pour les utilisateurs…).
En janvier, il y a eu 1 500 tickets par semaine : à la date du comité de suivi, 938 tickets sont non résolus.
Mais on nous dit qu’on progresse dans la résolution…
A suivre donc : la CFDT continuera de porter sa voix en comité de suivi, ne serait-ce que pour rappeler qu’il faut améliorer la qualité de vie au travail de nos collègues.