La note de service du 04 mars 2024 donne des précisions sur l'organisation de l'année de terminale Bac Pro, notamment sur le parcours de fin d'année. Cette nouvelle modalité d'organisation pédagogique se doit d'être discutée dans les instances de l'établissement.
Le parcours différencié « Poursuite d’études » en terminale Bac Pro est l’une des mesures de la réforme de la voie professionnelle. Les changements de grilles horaires publiés dans l’arrêté du 22 janvier, sont complétés par la note de service du 04 mars 2024. Celle-ci précise les attendus et l’organisation du parcours en « Y » de la fin d’année.
Cet article traite des 6 semaines de fin d’année de terminale pendant lesquelles l’élève reste en établissement.
Pour lire les grands principes de la réorganisation de l’année de terminale Bac Pro, c’est ici
Pour lire l’article sur les 6 semaines en P.F.M.P., c’est ici.
Questionnement et inquiétudes de nos collègues
- Nécessité de travailler en groupes restreints au regard des diverses poursuites d’études
- Modification des Emploi du temps des élèves, des enseignants : quels impacts, quel délai de prévenance…
- Les 2 dernières épreuves (PSE et Projet) : préparation ? Demander à ce qu’elles se passent toutes en même temps, avant le parcours différencié
- Compétences psychosociales : demandons à être formés avant
- Attendus en BTS : demandons à être formés avant
- Demandons aussi à intervenir en BTS
- Quels budgets pour payer les intervenants et les déplacements ?
- …
Le parcours différencié « poursuite d’études »
Selon le ministère, cette branche du « Y » a pour objectifs de :
- Favoriser la poursuite d’études et leur réussite.
- Dépasser l’autocensure, ouvrir les horizons personnels, faire gagner en confiance
- Se familiariser avec les attendus de l’enseignement supérieur
- Réfléchir à la mobilité
Cela passe par du renforcement disciplinaire ciblé, de l’acquisition d’autonomie, et le développent de compétences psychosociales. La grille horaire « indicative » prévoit 30 heures par semaine.
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- Enseignements professionnels et économie-gestion ou économie-droit : 10 heures
- Français, histoire-géographie et enseignement moral et civique (E.M.C.) : 3 heures.
- Mathématiques/physique-chimie : 3 heures
- Langue vivante A/B : 2 heures
- Éducation physique et sportive (E.P.S.) : 2 heures
- Autre(s) enseignement(s) selon le choix de l’établissement : 5 heures
- Travail personnel de l’élève : 5 heures
- Enseignements professionnels et économie-gestion ou économie-droit : 10 heures
Consolidation et renforcement disciplinaire et méthodologique
Il s’agit, autant que possible de :
- Consolider ou acquérir des notions disciplinaires, générales et professionnelles nécessaires dans l’enseignement supérieur et notamment en B.T.S., a minima culture générale et expression, et, selon les spécialités, sciences, mathématiques, économie-gestion, langues : on pourra s’appuyer sur les attendus nationaux figurant sur Parcoursup.
- Travailler l’expression orale, la synthèse, la qualité de l’écrit, la prise de notes efficace.
- Développer des compétences en termes de mobilisation de l’outil mathématique.
- Renforcer l’autonomie et la prise d’initiative.
- Renforcer l’acquisition des compétences numériques.
Cet objectif peut mobiliser lors d’interventions, séances ou séquences :
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- la co-intervention enseignement général/enseignement professionnel pour rendre concrètes des notions complexes ;
- des enseignants du supérieur, seuls ou en co-intervention avec leurs collègues de lycée professionnel ;
- des professionnels et acteurs institutionnels du secteur.
Développement de compétences psychosociales
Il s’agit de :
- travailler la confiance en soi et permettre au jeune de prendre conscience de ses atouts et de les conforter ;
- lever les freins liés à l’autocensure ;
- affiner le projet professionnel ;
- réaliser un retour réflexif sur les PFMP réalisées ;
- développer ses capacités à travailler en mode projet ;
- travailler l’insertion en cas de non-poursuite d’études.
Cet objectif peut être mis en œuvre par exemple sous forme d’ateliers, en faisant appel à du mentorat, à des sorties socio-culturelles, à des activités sportives et éducatives, etc.
Travail personnel
Ce travail, recouvrant 5 heures hebdomadaires, se réalise en établissement sous différentes formes possibles :
- au CDI, encadré par le professeur-documentaliste ;
- lors d’études dirigées encadrées par un personnel enseignant ou un AED ;
- lors d’heures d’études en autonomie.
Les heures figurent dans l’emploi du temps et font l’objet d’un contrôle d’assiduité. L’équipe pédagogique doit fournir un travail à effectuer sur ce temps, qui peut prendre la forme d’activités conduites seul ou en groupe.
Temps d’immersion en entreprise ou dans le supérieur
Des temps d’immersion/observation en entreprise peuvent intervenir sur la période de six semaines du parcours. Ces immersions peuvent mobiliser les élèves en groupes, en collectif. Ces immersions doivent être en lien avec le secteur de poursuite d’études visé par l’élève. De même, les élèves peuvent bénéficier de temps d’immersion dans des établissements proposant des formations post-baccalauréat, de phases de collaboration active à des projets étudiants et s’engager dans un travail en autonomie supervisé au sein de plateaux techniques, en fablab ou laboratoires fréquentés par les étudiants.
Les temps d’immersion/observation en entreprise ne sont pas des périodes de formation en milieu professionnel. À ce titre, ils ne relèvent pas de l’allocation prévue par le décret n° 2023-765 du 11 août 2023 relatif au versement d’une allocation en faveur des lycéens de la voie professionnelle dans le cadre de la valorisation des périodes de formation en milieu professionnel.
Impacts sur l’organisation du travail
Il est préconisé qu’au sein d’un établissement le parcours soit coordonné par un ou plusieurs enseignants selon le volume d’élèves à prendre en charge et la typologie des formations visées.
La parcours différencié poursuite d’études supérieures mobilise principalement, conformément à la grille horaire mentionnée supra, des enseignants de lettres-histoire et de mathématiques-sciences pour un travail sur les fondamentaux, les professeurs des matières professionnelles, les professeurs de langues, d’EPS, d’économie-droit et économie-gestion. Ces enseignants peuvent intervenir seuls, en équipes, en co-intervention.
Les personnels et partenaires suivants peuvent intervenir sur les heures laissées à l’autonomie des établissements, possiblement en équipe ou en co-intervention avec les membres de l’équipe pédagogique : les professeurs documentalistes, les CPE, AED, PsyEN, AS, Infirmière, APS, etc., des enseignants ou formateurs du supérieur, des formateurs ou professionnels partenaires de l’établissement intervenant dans le cadre de l’apprentissage, des associations et fondations intervenant sur les thématiques identifiées par l’établissement, d’autres partenaires issus d’universités, de grandes écoles, de chambres consulaires, d’opérateurs de compétences, de milieux professionnels, etc.
L’organisation pédagogique du parcours différencié « Poursuite d’étude »
Il s’agit de partir du projet de chaque élève et/ou de définir les leviers de réussite dans ce parcours en confrontant le profil et les motivations de chacun aux caractéristiques et exigences des formations post-baccalauréat.
Des organisations différentes peuvent en effet être proposées selon les profils des élèves et le type de formation du supérieur envisagée. Des cours intensifs de langue, y compris dans le cadre d’une mobilité transnationale, en sont un bon exemple.
Il est aussi utile de procéder à un croisement des référentiels de baccalauréat professionnel avec les programmes ou référentiels de diplômes de l’enseignement supérieur. Ce travail peut prendre appui sur l’expertise des inspecteurs territoriaux, IEN ET-EG et IA-IPR ou des équipes d’enseignants du supérieur, notamment de BTS.
Le retour d’expérience des équipes pédagogiques sur les parcours d’élèves dans les formations du supérieur appuie également l’organisation de la formation. Le parcours doit également se penser en cohérence avec le parcours de consolidation pouvant être proposé en première année de STS.
Dispositif pédagogique
L’objectif n’est pas de terminer le programme lié au diplôme du baccalauréat. Mais il est de préparer la suite en développant les compétences d’autonomie, d’analyse, les compétences rédactionnelles, etc. Il est également essentiel de travailler sur la confiance des élèves.
Les activités proposées doivent permettre aux élèves d’évaluer leurs compétences de compréhension, d’analyse, d’expression. Les enseignants doivent conforter les élèves par un guidage adapté face à des activités exigeantes.
La Foire aux Questions du ministre sur le parcours en « Y »
est ici. Elle est loin de répondre à toutes les questions ci-dessus.