Parcours différencié en Terminale Bac Pro – Insertion professionnelle

Le parcours différencié en terminale Bac Pro est l’une des mesures de la réforme de la voie professionnelle. Les changements de grilles horaires publiés dans l’arrêté du 22 janvier, sont complétés par la note de service du 04 mars 2024. Celle-ci précise les attendus et l’organisation du parcours en « Y » de la fin d’année.

 

Cet article traite des 6 semaines de fin d’année de terminale pendant lesquelles l’élève part en P.F.M.P.
Pour lire les grands principes de la réorganisation de l’année de terminale Bac Pro, c’est ici
Pour lire l’article sur les 6 semaines en poursuite d’étude, c’est ici.

Questionnement et inquiétudes de nos collègues

• Que fait un élève sans PFMP ? Qui le gère ?
• Qui gère les conventions de la ou des PFMP ?
• Quel avis porter sur le fait qu’un élève aille dans un autre secteur pro que son diplôme ? Complémentarité/cohérence ? Nécessite de bien identifier l’interlocuteur en PFMP, et de valider les objectifs et compétences à valider
• Quel est l’objectif des 6 semaines de PFMP ? Quelle préparation ?
• Comment accompagne-t-on le projet d’insertion ? Quels partenaires ?
• Pourquoi considérer que 6 semaines suffisent à l’insertion ?
• Quels autres contenus que les PFMP peuvent être utiles à l’insertion : préparer le code de la route, préparer un entretien d’embauche, stage BAFA, service civique, découvrir les autres services de l’entreprise et la défense du personnel, le CSE, la convention collective…
• PFMP en ERASMUS ? Mobilité ?
• Qui fait le suivi des PFMP pendant le « Y » ? Construire un Kit de suivi ? Rappeler que c’est l’ensemble des équipes pédagogiques
• Comment réinvestir cette PFMP ?
• Comment gère-t-on un élève qui trouve un travail pendant le parcours d’insertion ?
• Comment assurer les cours, suivre les élèves en PFMP et corriger les examens en même temps ?
• L’idée de Bac Pro + 1 an, pour préparer à l’entrée au BTS serait à creuser
• …

Réorganisation de l’année de terminale

Malgré la demande du Sgen-CFDT d’un moratoire d’un an dans la mise en œuvre de la réforme du Bac Pro, les élèves sous statut scolaire verront l’année de terminale comporter différents temps dès la rentrée 2024 :

• Septembre à mai : 22 semaines de cours, 6 semaines de P.F.M.P. à répartir en 2 périodes, et les épreuves en C.C.F.
  Sur cette période, l’élève réfléchit au choix de son parcours en fin d’année et complète une fiche de dialogue.
  Cette fiche est utilisée en conseil de classe pour faire des recommandations sur le parcours différencié.
• La procédure Parcoursup ne change pas. Le choix du parcours en « Y » est déconnecté des vœux dans Parcoursup.
• Le livret scolaire du lycée professionnel (LSL) intègre à compter de l’année scolaire 2024-2025 une rubrique consacrée aux deux parcours de préparation « post-baccalauréat ». Commencer à le remplir pour toutes les disciplines.
• Début mai : Épreuves ponctuelles d’enseignement général et d’enseignement professionnel, sauf P.S.E. et oral de projet
• Mi-mai à début juillet : Un parcours différencié, déconnecté de la certification, et réversible pendant la période
• Période de regroupement en établissement « dans la mesure du possible » pour finaliser la préparation aux 2 dernières épreuves
• Réunir une deuxième l’équipe pédagogique pour compléter le L.S.L. pro, avec le bilan du parcours en « Y ».
• Fin juin – début juillet : Épreuves ponctuelles de P.S.E. et d’oral de projet.

Le parcours différencié « Préparation à l’insertion professionnelle »

Les 6 semaines de ce parcours sont constituées de P.FM.P. Selon le ministère, cette branche du « Y » a pour objectifs de :

• Renforcer les liens entre formation et emploi
• Accroitre la professionnalisation
• Mieux accompagner les élèves dans leur projet professionnel
• Faire évoluer les représentations du monde économique et professionnel
• Réfléchir à la mobilité

L’élève doit avoir au préalable une convention de P.F.M.P. signée par une entreprise ou une administration. Les 6 semaines de P.F.M.P. peuvent se faire en une ou plusieurs périodes, et dans différents lieux d’accueil. Comme pour toute PFMP, il est nécessaire de désigner un professeur référent de l’élève.

Chaque P.F.M.P. réalisée au titre du parcours ouvre droit au versement de l’allocation instaurée par le décret n° 2023-765  Le versement est fondé sur les jours de P.F.M.P. effectivement effectués et attestés.

Les élèves peuvent voir leur P.F.M.P. réduite pour suivre des cours et activités complémentaires en établissement si le besoin est identifié par l’équipe pédagogique. De même, un regroupement « d’au plus quelques jours » de tous les élèves sera aménagé au sein de l’établissement pour finaliser la préparation de l’épreuve de P.S.E. et de l’oral de projet.

La préparation du parcours

Les P.F.M.P. du parcours différencié doivent être préparées avec les établissements et les milieux professionnels ainsi que les élèves.

• Identifier et valoriser les compétences, y compris transversales, acquises par les élèves.
• Travailler avec le tuteur afin de les expliciter et de préparer les élèves à leur mobilisation.
• Compléter l’annexe pédagogique de la convention de P.F.M.P.

Il convient de sensibiliser les élèves à la démarche réflexive sur les situations de travail qu’ils vivent pendant les périodes. L’équipe pédagogique devra aider l’élève à identifier :

• la contribution des composantes de son activité (objectifs assignés ou attendus, compétences psychosociales mobilisées, attitude au travail, etc.) à son insertion professionnelle ;
• les composantes de l’environnement dans lequel il exerce l’activité pour lui permettre de conforter sa posture professionnelle (conditions de travail, équipe dans laquelle il s’intègre, valeurs portées par l’entreprise ou la structure).

Pendant la P.F.M.P.

Les P.F.M.P. effectuées au titre de ce parcours font l’objet d’un suivi tel que prévu par le décret n° 92-1189 du 6 novembre 1992 relatif au statut particulier des professeurs de lycée professionnel. Ces P.F.M.P. ne sont cependant pas des périodes entrant dans le cadre de la certification, les compétences développées ne faisant pas l’objet d’une évaluation dans le cadre d’une épreuve. Il n’y a donc pas de visite en vue de l’évaluation certificative (C.C.F.). En conséquence, pour favoriser l’insertion du jeune, le suivi est réel et nécessaire, mais non effectué à des fins certificatives.

Ce suivi de l’équipe pédagogique doit permettre de vérifier la conformité de la P.F.M.P. en rapport avec les attendus définis par la convention, les activités réalisées et le respect du cadre légal. Il permet également d’accompagner la prise de recul des élèves dans l’action en milieu professionnel. Ce suivi peut mobiliser des outils numériques.

Après la P.F.M.P.

À l’issue du parcours de préparation à l’insertion professionnelle, les élèves disposent de C.V. et lettres de motivation reprenant l’ensemble des éléments de leur parcours. Ils doivent aussi maîtriser des outils permettant la recherche d’emploi et le dépôt de candidatures.

Par ailleurs, selon le souhait de la structure d’accueil de l’élève, celle-ci peut remettre un document mentionnant les compétences mises en œuvre et/ou acquises.

Enfin, en vue de permettre le versement de l’allocation de l’État, le chef d’établissement doit réceptionner l’attestation de fin de stage signée par la structure d’accueil de l’élève. Ceci permet de lancer le processus pour le versement de l’allocation. Cette démarche doit obligatoirement se faire avant la sortie des élèves des bases informatiques de l’éducation nationale.

La Foire aux Questions du ministre sur le parcours en « Y »
est ici. Elle est loin de répondre à toutes les questions ci-dessus.