Le 22 avril, était célébrée la "journée internationale de la Terre nourricière" instaurée il y a 55 ans par l'ONU. Il en a été question lors de la 12ᵉ réunion du réseau climat de l'Internationale de l'éducation (IE) dont la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques est membre.
Jour de la Terre : de quelle Terre parle-t-on ?
Chaque 22 avril, le Jour de la Terre nous invite à tourner les yeux vers notre planète, une planète bleue avec des touches de vert, souligne NosGestesClimat qui appelle à redonner du sens à cette journée. Le message de l’ONU est clair :
Plus nos écosystèmes sont sains, plus la planète et ses habitants sont en bonne santé. La restauration de nos écosystèmes contribuera ainsi à mettre fin à la pauvreté, à lutter contre les changements climatiques et à prévenir une extinction massive.
Quelques jours auparavant, le 19 avril, c’était le jour du dépassement pour la France. Si tout le monde vivait comme des Français⋅es, il faudrait 3,3 planètes pour subvenir aux besoins. On pourrait évoquer bien d’autres indicateurs, mais nous ne le ferons pas ici. Nos compatriotes sont suffisamment inquiets de la situation d’après les enquêtes d’opinion et l’écoanxiété devient un problème de santé publique dans le monde du travail.
Faire face à la réalité dans l’éducation dans un contexte politique compliqué
La réponse apportée par le gouvernement des États-Unis est de couper les crédits à la science lorsqu’elle est en rapport avec l’écologie. Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, soutenir la science, c’est une évidence. Combien de temps nos collègues parviendront-ils à faire progresser syndicalement la justice climatique grâce à leur détermination ? Lors de la réunion de l’IE, les collègues d’Argentine ont également indiqué leur préoccupation face à la politique mise en œuvre dans leur pays depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei en décembre 2023.
Il y a un risque important de désinformation que pointe l’Internationale de l’éducation. C’est sous cet angle qu’elle a choisi de s’exprimer pour ce Jour de la Terre. L’enjeu est double et concerne à la fois les contenus que nous enseignons à nos élèves/étudiant⋅es et les risques que nous devons assumer en le faisant.
Pour s’adapter à une Terre durablement marquée par la crise écologique, les apprenants ont besoin de connaissances et de savoir faire pertinents, en particulier conformes au consensus scientifique établi dans des rapports tels que ceux du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ou de l’Ipbes (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques). Attention par exemple à la désinformation ou au greenwashing promus par des acteurs qui ont intérêt à dissimuler leurs responsabilités. L’IE a publié un kit de survie contre la désinformation climatique.
Mais nous avons aussi besoin, comme pour enseigner l’Evars, d’être protégé⋅es de groupes qui cherchent à remettre en cause ces connaissances en les faisant passer pour du militantisme politique. Il nous faut faire face à la désinformation dont peuvent être victimes nos élèves, leurs parents, les associations qui sont dans le déni…
Nous allons, comme nos collègues des Philippines l’ont exposé, devoir faire face à une crise de l’éducation du fait du dérèglement climatique et les personnels sont au cœur de la justice climatique.
Nos revendications face à ces enjeux
Pour y parvenir, nous revendiquons que notre employeur assume ses responsabilités à 3 niveaux :
- Assurer la formation de tous les personnels aux enjeux en matière de climat et de biodiversité par exemple, au lieu de la retarder sans cesse à plus tard. Cette formation doit aussi concerner la transformation des métiers auxquels nous préparons nos élèves et étudiant⋅es, en particulier pour les collègues enseignant dans les filières professionnelles.
- Nous donner les moyens de transmettre des compétences et des savoirs pertinents pour nos élèves. Ces savoirs doivent être cohérents avec le fonctionnement de nos lieux de travail. Ils doivent s’ancrer à chaque fois que cela est possible dans une expérience pratique.
- Assurer, quand cela s’avère nécessaire, la protection des personnels qui ont tous dans leurs missions cette éducation au développement durable qui doit permettre la labellisation de tous nos lieux de travail d’ici 2030.
Finalement, c’est proche des « 20 mesures pour la transition écologique à l’École » qui avaient été énoncées le 23 juin 2023 par le ministre Pap Ndiaye, et que nous avions soutenues.
Nous saurons le rappeler syndicalement à notre ministre afin qu’elles soient vraiment mises en œuvre !