Infirmiers scolaires : revalorisations indemnitaires 2021 et 2022 et évolution de la formation initiale

Un groupe de travail dédié aux infirmier·e·s s'est tenu le 05 juillet 2021. Le Sgen-CFDT, la FSU, l’UNSA, FO et le SNALC étaient représentés. Au cœur des discussions, la question de la revalorisation des rémunérations et celle de la formation initiale.

Ce groupe de travail s’inscrit dans le cadre de l’agenda social et du Grenelle de l’Éducation. Le ministère débloque des enveloppes à hauteur de 400 millions d’euros en 2021 auxquelles viendront s’ajouter 400 autres millions en 2022. Sur ces enveloppes, l’ensemble des différentes filières voient des propositions de revalorisations émerger. Des mesures de revalorisation sont prévues pour les infirmières et infirmiers scolaires.

Le Sgen-CFDT demande un plan pluriannuel de revalorisation.

Rappel :  l’indemnitaire correspond à la partie du salaire constituée par les primes, l’indiciaire correspond au salaire de base calculé à partir du nombre de points d’indices.

2021 : Une revalorisation indemnitaire pour les infirmiers scolaires

Pour ce qui est de la prime IFSE (indemnité de fonction de sujétion et d’expertise), le corps des infirmiers et infirmières scolaires est divisé en deux groupes dans lesquels on différencie aussi les personnels logés ou non. Le groupe I (IFSE la plus importante) correspond en général aux ICT (infirmiers et infirmières Conseillers techniques) et le groupe II aux infirmières en établissement.

Parmi les personnels logés, il y a 10 ICT et 957 infirmières en établissement. Parmi les personnels non logés, il y a 266 ICT et 6073 infirmières en établissement.

Dès le mois prochain, les académies vont recevoir des enveloppes budgétaires correspondant à une augmentation de l’indemnitaire.  Les principes qui guident cette revalorisation sont :

  • assurer une convergence indemnitaire : entre les différentes académies ;
  • réduire l’écart entre les infirmiers logés et les infirmiers non logés. L’écart entre les deux groupes de fonctions pour les infirmiers non logés et logés serait divisé par trois.

Les personnels infirmiers bénéficieraient d’un gain annuel moyen de 400 €. Cela correspond aux gains moyens suivants.

  • Pour les ICT logés, un gain annuel moyen de  380 € pour l’année.
  • Pour les ICT non logés, un gain annuel moyen de 210 € pour l’année.
  • Pour les infirmières en établissement logées, un gain annuel moyen de 720 € pour l’année.
  • Pour les infirmières en établissement non logées, un gain annuel moyen de 410 € pour l’année.

L’écart d’augmentation vise à réduire la différence qui existait entre les personnels logés et non logés. Ceci convient parfaitement au Sgen-CFDT car pour beaucoup de personnels, le logement de fonction est plus une contrainte qu’un avantage.

Le Sgen-CFDT défend par ailleurs l’usage des groupes de fonction pour distinguer des fonctions, responsabilités spécifiques.

2022 : revalorisation des grilles dans le cadre du Ségur

Pour ce qui concerne les grilles, un travail va être mené par le Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques pour les harmoniser avec celles de la Fonction Publique Hospitalière dans le cadre du Ségur.

Aux dernières nouvelles, cette harmonisation des grilles devraient faire l’objet d’un budget spécifique.  Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des évolutions envisagées.

Formation d’adaptation à l’emploi

La formation initiale comme continuée fait aussi partie des échanges de ces groupes de travail.

Une formation initiale, au niveau national, serait obligatoire dès la prise de poste avec un tutorat instauré et institutionnalisé. Les tuteurs auraient un rôle d’accompagnement, avec du temps dédié, une formation préalable et une reconnaissance indemnitaire.

Master ou IPA infirmiers scolaires

De longs débats ont eu lieu. Nous vous présentons les différents arguments pour que vous puissiez vous faire une idée par vous-même.

IPA : (infirmier en pratique avancée)

Cette valorisation professionnelle existe pour certaines pratiques (chirurgie, médecine, psychiatrie) mais pour l’instant, les collègues formés rencontrent deux difficultés importantes : il n’y a pas de reconnaissance financière de leur fonction et ils sont toujours tributaires d’une supervision par un médecin qui leur attribue des patients et à qui il faut rendre des comptes.

Master : Trois possibilités

    • un Master en Santé publique avec des modules plus orientés Éducation nationale (2 ans avec un mémoire de fin d’études et des stages obligatoires de plusieurs semaines) sur le modèle de ce qui se fait à l’INSPE de Saint Etienne (42).
    • un DU créé pour l’occasion. Ce serait une formation diplômante d’une année mais il faut tout créer.
    • un master qui viendrait se substituer à la formation initiale.

Ces propositions posent la question de la nécessité d’obtenir le Master pour être infirmier scolaire. Le Sgen-CFDT n’approuve pas l’idée d’imposer un master pour intégrer le corps des infirmiers scolaires.

Si ces formations sont facultatives et diplômantes elles pourraient être intégrées au parcours professionnel des infirmiers dans le cadre de la Formation Tout Au Long de la Vie. Cependant, la question de la reconnaissance financière et statutaire se pose. Quelle rémunération pour les infirmiers ayant un Master ? Quelle perspective d’évolution vers d’autres métiers dans l’Éducation nationale ou ailleurs ?

Ces questions n’ont pas été tranchées.

Pour résumer, ce fut un Groupe de travail plein de promesses dont une seule est à ce jour finalisée : la revalorisation de indemnitaire.