Nouveaux programmes, nouvelle épreuve anticipée de mathématique, projet d’évaluation controle continu pour le bac GT à retravailler, points de jury redéfinis… une rentrée supplémentaire sous pression dans les lycées généraux et technologiques.
À peine rentré·es et déjà fatigué·es
De nombreux changements avaient été actés avant l’été concernant la mise en place de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, les programmes de langues vivantes, l’éducation morale et civique… La circulaire de rentrée en a ajouté de nouveaux, mais qui n’ont pas forcément été intégrés par les collègues. Et le ministère a fait une pluie d’annonces en pré-rentrée, de façon unilatérale, sans concertation avec les représentants des personnels.
C’est devenu maintenant une habitude, on modifie chaque année les règles de fonctionnement du baccalauréat. Ces évolutions intempestives, en plus de dégrader les conditions de travail des personnels, empêchent toute évaluation de ces choix politiques successifs.
Inutile de souligner la fatigue des personnels sommés d’agir tout de suite sur tous les plans simultanément, alors même que les temps de travail collectif et de formation continue sont déjà si rares. Posent particulièrement question : le contrôle continu et les points de jury. Dans les deux cas, l’objectif affiché par le ministère est de renforcer la valeur du baccalauréat…
Contrôle continu
La CFDT ne nie pas la difficulté de l’évaluation, que ce soit en contrôle continu ou en contrôle final. Nous soutenons le travail collectif nécessaire à la définition d’une culture collective de l’évaluation dans chaque discipline. Nous comprenons aussi l’inquiétude des parents et des élèves devant les disparités d’évaluation entre collègues et établissements. Cet intérêt est aussi partagé par les équipes de l’enseignement supérieur chargées d’examiner les dossiers des candidats dans Parcoursup.
Il y a donc bien des fonctionnements à améliorer. Le ministère, une fois de plus, en posant l’injonction la veille de la rentrée d’adopter un projet d’évaluation conforme à la note de service dans les deux mois, ne participera pas à les résoudre. Il refait les mêmes erreurs que lors des de la mise ne place des projets d’évaluation d’établissement en 2021.
Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, le statut quo risque d’être la norme.
Nous avons souligné auprès du ministère la nécessité de faire confiance aux collègues pour définir des modalités pertinentes d’évaluation. Nous lui avons aussi rappelé le besoin de temps de travail collectif et de formation pour élaborer une culture collective d’évaluation.
Les modalités retenues, avec des évaluations qui comptent et d’autres non, sont discutables. Le renforcement de la pression sur quelques évaluations ne fera pas baisser la tension sur les notes. Les évaluations ont toutes une légitimité que les collègues sont capables de moduler par des coefficients. Le but du lycée n’est pas seulement de produire des notes pour classer. Il est avant tout de réaliser des apprentissages.
Dans les lycées, demandons des temps pédagogiques pour pouvoir construire collectivement des modalités d’évaluation qui fassent sens.
Points de jury
Nous avons là encore de profondes divergences avec le ministère qui souhaite limiter la capacité des jurys de délibération du baccalauréat. Nous sommes attaché·es à la souveraineté des jurys pour définir chaque note obtenue par les candidat·es. Nous demandons aussi que les jurys conservent leur capacité d’appréciation de la scolarité des candidat·es afin de décider du résultat global pour l’accès au diplôme ou au rattrapage. Nous l’avons là encore dit au ministère avant la conférence de presse comme en commission spécialisée lors de l’examen des projets de textes règlementaires.
La CFDT ne nie pas l’utilité d’une amélioration de l’évaluation mais elle refuse les discours stériles qui ont pour seul objectif l’occupation médiatique. Il faut donner aux collègues les moyens d’une véritable transformation, en termes de temps et de reconnaissance.