AED au MASA : un plan de travail ministériel annoncé dans la perspective d’un réel statut

Les AED au MASA ont un statut précaire et sont en difficulté. Il est important qu'un cadre de gestion soit établi. Les mandaté·es et élu·es de l'EAP pour la CFDT le revendiquent et font des propositions pour que leurs conditions de travail soient reconnues et décentes.

entretien professionnel des AEDLe constat est unanime : les AED au MASA ont un rôle important au sein des établissements publics de l’enseignement agricole. Ils instaurent un climat de confiance et veillent au bon fonctionnement de la communauté des élèves. Ils et elles assurent la sécurité des apprenant·es et se retrouvent ainsi en 1ère ligne face aux heurts et violences potentielles. Selon les établissements, ils et elles sont affecté·es à des tâches qui ne leur incombent pas.

A cela s’ajoute un manque de reconnaissance et un salaire insuffisant pour vivre décemment en autonomie car les AED travaillent bien souvent à temps partiel.

Un groupe de travail ministériel s’est réuni, le 15 octobre 2025, pour définir les éléments à étudier et à mettre en œuvre pour que leurs conditions de travail soient correctes, cadrées et reconnues.

Voici la proposition du plan de travail avec 3 blocs principaux.

Bloc 1. Les missions des AED au MASA

L’objectif premier est de poser un contour clair de leurs missions afin de définir auprès de quels publics ils et elles interviennent et ce qui est à faire ou non.

Ainsi des questions se posent :

  • Quelle responsabilité la nuit ?
  • Quels personnels de sécurité ?
  • Quelle communication avec les personnels d’astreinte ?
  • Quelle responsabilité face aux intrusions ?

Bloc 2. Ressources humaines et cadre d’emploi pour les AED du MASA

Ce bloc doit permettre d’aborder les domaines de l’évolution de carrière, de la formation, des prestations sociales pour agents avec un contrat État recruté sur budget de l’établissement. En effet les profils des AED du MASA changent, ce ne sont plus en majorité de jeunes étudiant·es. Comment réduire la précarité subie par ces personnels ?

Parmi les sujets à aborder dans ce bloc :

  • Type de recrutement CDD et renouvellement / durée des contrats CDD / période et conditions du passage au CDI ;
  • Rémunération / revalorisations au bout de 3 ans / heures de nuit / cadre ;
  • Droit aux formations : santé mentale – SST ;
  • Congés et temps de travail ;
  • Mobilité : rapprochement de conjoint sans perte du CDI / ruptures conventionnelles / mises en disponibilité.

Bloc 3. Dotation

L’État ne fait pas de contrat CDD de remplacement pour les AED, c’est l’établissement qui pallie. Cependant bien souvent, le mode dégradé en est la conséquence puisque le remplacement ne peut se faire. La question du remplacement d’un AED en CDI se pose, en effet actuellement, si un personnel en CDI est absent, c’est pris dans le crédit de remplacement de l’établissement.

Le Directeur Général demande une équité par rapport à l’Éducation Nationale : obtenir les mêmes dotations.

La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques suivra ce dossier de près. Leurs représentant·es contribueront aux travaux pour définir un cadre de gestion garantissant une amélioration des conditions de travail :

  • préconiser des contrats de 3 ans pour des emplois pérennes, voire un CDI direct pour besoin spécifique ;
  • recruter plus de personnels pour la sécurité mentale et physique des apprenants ;
  • développer des formations professionnelles pour réagir face aux problématiques sociales des apprenant·es ;
  • permettre de valider une VAE (validation des acquis de l’expérience)  ;
  • revaloriser les rémunérations ;
  • obtenir une reconnaissance effective par les collectifs de travail ;
  • mettre en avant la spécificité agricole.