Pondération dans la voie professionnelle : statu quo depuis 10 ans !

Le décret n°2014-940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service et aux missions des personnels a instauré une pondération de service en LEGT. Mais,10 ans après, les collègues de lycée professionnel ne bénéficient toujours pas de cette pondération.

La pondération du service dans la voie professionnelle n’existe toujours pas. Le décret de 2014 est entré en vigueur à la rentrée scolaire 2015. Il reconnaît « l’ensemble des missions inhérentes au métier enseignant dans le second degré ». Oui, mais pas dans tout le second degré.

Ce que contient le décret de 2014

Il met en place des dispositifs de pondération du service d’enseignement. Ceci, afin de reconnaître les charges particulières en matière de préparation des cours, d’évaluation et de suivi des élèves dans certaines classes ou niveaux d’enseignement. Ainsi, chaque heure d’enseignement du cycle terminal de la voie générale et technologique est affectée d’un coefficient de pondération de 1,1.

De même, le décret dispose que l’existence de conditions particulières d’exercice des fonctions justifie un allégement du service d’enseignement. Mais, Le service d’enseignement ne peut pas, du fait de cette pondération, être réduit de plus d’une heure par rapport aux maxima de service.

Au regard de la charge de travail pour le suivi des élèves, la préparation des cours et les évaluation, notamment en CCF, on pourrait penser que les PLP bénéficient aussi de cette pondération dans la voie professionnelle. Que nenni !

Dans le cadre de la refondation de la politique de l’éducation prioritaire, le décret prévoit un dispositif de pondération des heures d’enseignement dans les établissements les plus difficiles « relevant de l’éducation prioritaire« . C’est pourquoi, chaque heure d’enseignement est affectée d’un coefficient de pondération de 1,1. Cette pondération doit permettre la prise en charge des besoins spécifiques des élèves et la mise en œuvre de pratiques pédagogiques adaptées favorisant notamment le travail en équipe.

Au regard des publics accueillis dans la voie professionnelle, on pourrait penser que les PLP bénéficient aussi de cette pondération dans la voie professionnelle. Que nenni !

Quid de la pondération dans la voie professionnelle ?

Pondération dans la voie professionnelleTous les enseignants de LP effectuant au moins 6 heures en première ou terminale Bac pro ou en CAP, bénéficient d’une indemnité particulière. Son montant était initialement de 300 € annuels en 2015. Cette indemnité a été réévaluée en 2016 à 400 € annuels.

Non seulement, c’est très loin des pondération évoquées ci-dessus, mais ce montant n’a pas évolué depuis 2016. Avec l’inflation, cette indemnité devrait être d’au moins 480 € en septembre 2025 (Inflation cumulée entre septembre 2016 et septembre 2025 : 20,4 %).

Déjà en 2016, l’intersyndicale voie professionnelle écrivait à la ministre pour signifier son incompréhension face à cette indemnité inégalitaire, stigmatisante, injuste et méprisante au regard de l’investissement des enseignants de LP.

La CFDT revendique une reconnaissance de l’ensemble des missions

Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, il faut prendre en compte la particularité du métier d’enseignant en lycée professionnel. Il accueille dans la grande majorité des cas, un public à besoins particuliers.

La charge des examens doit aussi diminuer. Les enseignants de lycées professionnels ont vu la charge des CCF augmenter avec la TVP. Ils doivent aussi faire passer les examens aux jeunes des établissements privés. Cette charge pèse au quotidien sur leur mission et contribue à une souffrance au travail.

C’est pourquoi, la CFDT demande :

  • l’harmonisation entre les corps et à terme le corps unique.
  • la diminution de l’obligation hebdomadaire de service pour donner du temps pour le travail en équipe et la concertation.
  • La reconnaissance de l’ensemble des missions des PLP, en lien avec la réalité des publics accueillis dans la voie professionnelle
  • La prise en compte des difficultés d’exercice, par une pondération de 1,1 des heures d’enseignement

Pour aller plus loin