La séance plénière de la F3SCT ministérielle s’est tenue le 24 juin en présence du directeur général des ressources humaines. Notre fédération revient sur les grands sujets d'actualité en santé et sécurité au travail dans cette première partie de notre déclaration liminaire (extraits).
Hommage à notre collègue tuée à Nogent
Nos organisations ont exprimé à travers un communiqué intersyndical, leur émotion, leur sidération et leur grande douleur après l’assassinat par un élève de notre collège AED au collège Françoise Dolto de Nogent. Nous réitérons ici notre soutien à sa famille et aux collègues et élèves de cet établissement. Nous avons collectivement mis en garde contre toute instrumentalisation.
La CFDT s’inquiète de voir les autorités céder au jeu médiatique en brandissant dans l’urgence des solutions techniques ou sécuritaires.
Les conditions mêmes de ce drame montrent qu’elles auraient été inopérantes.
Développer une culture commune de la sécurité.
Après le drame d’Arras il y a deux ans, notre fédération avait rappelé l’importance de cet objectif. Assurer la sécurité d’espaces et d’établissements où circulent quotidiennement des centaines d’élèves et d’adultes ne se fera pas avec des portiques de sécurité. Le renforcement de l’encadrement humain et des services dédiés à la santé physique et mentale des élèves et des personnels sont indispensables.
L’augmentation inquiétante des violences en milieu scolaire est une réalité. Il est nécessaire de développer auprès des élèves et des personnels une culture citoyenne de la solidarité et de l’entraide, de l’attention et du respect aux autres. Apprendre à veiller les uns sur les autres est le meilleur moyen de prévenir les passages à l’acte.
Les drames de ces dernières années montrent que c’est très souvent le premier cercle de proches — familles, amis, élèves de la classe, enseignants — qui peuvent détecter les signes de risque de passage à l’acte chez un agresseur potentiel et donner l’alerte.
Se préparer, apprendre à alerter et à porter secours.
Pour la CFDT cela commence par la participation active des élèves et des personnels aux exercices de sécurité et aux formations premiers secours.
Ils sont indispensables dès le primaire. Ces compétences et cette vigilance doivent et être régulièrement entretenues et mises à jour. Des efforts ont été faits. Ils doivent être poursuivis et amplifiés. Avec seulement 40 % de citoyens formés aux premiers secours, notre pays affiche un des plus bas taux d’Europe.
Conditions de travail de nos collègues à Mayotte
Six mois après le passage de l’ouragan Chido et malgré les efforts déployés, les conditions de travail restent extrêmement difficiles pour nos collègues. Accès à l’eau, sécurité, logement, versement des aides exceptionnelles, renouvellement des titres de séjours… leur quotidien relève souvent du parcours du combattant. Notre syndicat de Mayotte demande notamment :
1) Le maintien et le renforcement dans la durée des dispositifs d’écoute psychologique post cyclone.
Le traumatisme reste vif. Beaucoup continuent d’être impactés dans leur vie quotidienne et ont besoin de ce soutien.
2) Le traitement en urgence des titres de séjours pour nos collègues étrangers.
L’académie de Mayotte fonctionne avec plus 60% de contractuels. La majorité sont issus de nationalités extracommunautaires. Ces derniers rencontrent d’énormes difficultés pour renouveler leur titre de séjour ou obtenir un visa de sortie de Mayotte. Le titre de séjour obtenu à Mayotte ne permet en effet pas à son titulaire de se rendre ailleurs sur le territoire national.
Situation grave en raison du blocage incessant du bureau des étrangers préfectoral par un groupuscule hostile aux régularisations.
Aussi, la CFDT demande la création au sein du rectorat d’un chargé de relation avec la préfecture pour faciliter les démarches administratives de ses agents.
3) L’extension de l’IRCANTEC aux agents avec effet rétroactif
4) Le versement de l’aide exceptionnelle de 2000€ à tous les agents sans conditions.
Le règlement rapide des versements en retard en raison d’une erreur informatique.
Travail par fortes chaleurs
Le nouvel épisode de chaleur extrême en métropole impacte fortement les conditions de travail des personnels et des élèves.
Nous pensons notamment aux équipes des écoles maternelles, enseignants, AESH, ATSEM. Jusqu’au 5 juillet, ils et elles assurent la responsabilité quotidienne de jeunes enfants particulièrement sensibles aux risques de déshydratation et de coup de chaleur. Également aux collègues qui relèvent ou qui devraient relever de la surveillance médicale particulière (article 24 du décret 82-453). Ils et elles pourraient bénéficier d’aménagement de poste et d’horaires, mais la plupart ignorent cette possibilité. Nous le savons, ces épisodes vont malheureusement se multiplier.
Conformément au code du travail, la CFDT rappelle que l’évaluation de ces risques pour les personnels doit être menée par l’employeur.
Les F3SCT doivent y être associées. Obligation renforcée par les toutes récentes dispositions du décret n° 2025-482 du 27 mai 2025 relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur.
La prise en compte de ces situations par des recommandations spécifiques dans les orientations stratégiques ministérielles est importante. Mais il faudra aller plus loin. Ces épisodes se multiplient notamment depuis 2019. Mais aucune réflexion ni action ne semblent être réellement menées pour adapter le fonctionnement des établissements. Or, il faut protéger la santé au travail des personnels et des élèves. Adaptation des horaires, équiper les établissements et école d’une ou de salles climatisées, réfléchir au calendrier des examens…. Ces sujets doivent être traités.
La CFDT souligne l’intérêt des travaux de la cellule «bâti scolaire» sur ce sujet et demande que le ministère leur donne une publicité et une diffusion plus large.
Les CSA et les F3SCT , y compris la nôtre, doivent être saisis de ces questions. Elles touchent directement la santé au travail et les conditions de travail des agents.
La seconde partie de notre déclaration à retrouver ici.