Déclaration liminaire de la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques Champagne Ardenne au CSA-SD

lue le mardi 24 juin 2024

Mesdames messieurs,

Le message que nous voulons faire passer tiens en une phrase : il n’y a pas de fatalité !

Depuis des années les avertissements viennent de toutes parts sur la dégradation de la santé mentale des jeunes, sur les fractures qui s’enkystent dans notre société.

L’école est d’abord l’école du vivre ensemble. L’école est d’abord un projet de société. L’école est le reflet de la société à venir.

Il n’est pas trop tard, il n’est jamais trop tard, mais que de victimes en plus pour simplement avoir omis d’entendre les cris d’alerte.

Hier les enseignants, aujourd’hui nos collègues de vie scolaire sont frappés, sont assassinés. Nous avions dit que ce n’était pas leur rôle de ceinturer ou contenir des individus dangereux. Est-ce bien leur rôle aussi d’être auxiliaires lors d’un contrôle de police ou de gendarmerie ?

Le doute, la peur viennent de la confusion des missions, de l’absence d’espace ou s’exprimer, l’absence de relais, de médiateurs, d’oreilles capables et ayant le temps d’entendre, de prendre en charge, de répondre.

Il manque des psychologues, des éducateurs, des associations, des structures vers qui renvoyer les parents qui ne savent plus, qui ne savent comment. L’école est au centre des projecteurs mais plus que jamais un partenariat est nécessaire, des moyens psycho-sociaux sont nécessaires.

Quel plan est alors proposé pour remédier aux maux ? Quelle place l’éducation nationale prendra dans cette indispensable mutation ?

Pour revenir à nos collègues : on parle de qualité de vie au travail, mais quelle en est la traduction ? Lorsque un personnel dit qu’il va mal on lui demande d’aller voir son médecin, de s’arrêter, d’aller voir le médecin du travail qui ne peut que constater le mal-être, d’appeler le réseau PAS, en gros, de se faire oublier.

À nos collègues usés on refuse des temps partiels sur autorisations. Évidement, il faut combler les trous des démissions de plus en plus nombreuses.

Au collègues Françoise Dolto dans tous les autres établissements touchés par la violence on leur dit de reprendre, que les élèves sont l’essentiel.

Mais pourquoi pensez-vous que les personnels sont là ? Pourquoi à votre avis encaissent-ils, continuent-ils ?

Le respect ne doit pas être que des mots, mais des actes, des moyens, un projet qui permet d’espérer une issue.

C’est le désir profond de nos collègues que nous voulions aujourd’hui vous communiquer.

Merci de votre précieuse attention, merci de vos réponses.